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      Le Bouddhisme


Aspects religieux - historiques - culturels
& ses différentes traditions

Présentation du Bouddhisme

Il existe, comme dans toutes choses au monde, de multiples représentations d'un phénomène. Le Bouddhisme arrive dans des pays et cultures différents, qui lui ont donné des styles différents. Il s'intègre sans heurt dans la culture du pays et la coutume locale où il s'implante.

C'est pourquoi, le Bouddhisme se retrouve avec plusieurs écoles, à savoir :

  • Le Bouddhisme Théravada qui est pratiqué au Cambodge, en Thaïlande, au Sri Lanka, au Laos, en Birmanie, en Inde, au Pakistan, au Népal.

  • Le Bouddhisme Mahayana qui s'implante en Chine, au Vietnam, en Corée, au Taïwan et au Japon.

  • Le Bouddhisme Vajrayana que l'on trouve surtout au Tibet et en Mongolie. etc.

Le Théravada (littéralement la Voie des Anciens) a gardé un sens de la tradition, un sens orthodoxe de la Doctrine bouddhique. Cependant, il n'y a aucune différence dans le principe fondamental de l'Enseignement du Bouddha, la tolérance envers les autres, et il n'y a jamais eu dans l'histoire du Bouddhisme des guerres au nom de notre Grand Maître Bouddha.

Sa Sainteté le Sangharajah Bour Kry, Suprême Patriarche du Cambodge et Supérieur du monastère Khémararam, dans son interview paru dans le journal Sangha de l'association Le Bouddhisme pour la Paix, a affirmé que " Mahayana, Théravada ne sont que des mots. Il faut voir l'Enseignement et non pas sa forme tibétaine, zen, théravadine. La forme peut changer mais le fond de l'Enseignement reste immuable. "

Le Bouddhisme a été révélé à la civilisation occidentale depuis plus d'un siècle déjà; pourtant il demeure encore bien mal compris de la majorité des occidentaux. La Doctrine du Bouddha est à la portée de tous et n'est l'apanage d'aucun. Si tous les hommes ont droit à la bonne compréhension du Dhamma, il leur faudrait aussi être guidés correctement et pleinement par des maîtres spirituels ou des personnes compétentes, afin d'éviter toute mauvaise interprétation. La lecture de livres sur le Bouddhisme ne pourrait pas nous apporter de solutions aux problèmes auxquels nous nous sommes confrontés.

Le Bouddhisme n'est pas une " religion " dans l'acception du mot, mais peu importe le nom qu'on donne il reste toujours ce qu'il est, c'est la doctrine de libération et de vacuité. L'Enseignement de Bouddha se place au niveau de la spiritualité. Il n'y a pas de dogme dans le Bouddhisme. Le message du Bouddha est perçu comme une conduite morale de la vie; Il nous invite à "venir voir et pratiquer" et non " venir voir et croire".

" Restez à l'écart de toute souillure; cultivez les vertus et purifiez votre esprit de toutes les impuretés mentales" tel est le premier sermon du Bienheureux.

Le Bouddhisme est athée et pragmatique. Cela semble paradoxal. Bouddha Sakyamuni fut un homme en chair et en os, ne venant pas d'un dieu, n'en étant pas un, montrant le chemin que tout homme pouvait suivre et à son tour, devenir un Bouddha, ne plus renaître. Son côté pragmatique ne doit pas être non plus compris dans un sens superficiel. L'Enseignement de Bouddha s'adapte, s'introduit dans tous les pays, toutes les cultures, tous les peuples, en les respectant dans le sens le plus noble du terme. Cet enseignement s'adressait bien à toute l'humanité, et non à une seule partie, une nation, ou à un peuple quelconque.

 

Introduction à la pratique du bouddhisme

La noble pratique du bouddhisme laïc

Beaucoup de gens croient encore aujourd'hui que le bouddhisme est un système éthique et philosophique dont l'enseignement est uniquement réservé à des disciples religieux. Ils pensent que sa sublimité et son élévation sont telles que les hommes et les femmes ordinaires n'ont pas la possibilité de la mettre en pratique dans la vie matérielle de tous les jours. Cette croyance erronée, communément admise, consiste à croire qu'il est nécessaire, si l'on veut être un vrai bouddhiste, de quitter la société, la famille, la vie laïque pour se réfugier dans un monastère ou dans un endroit isolé et éloigné des hommes.

C'est là une compréhension bien fausse de l'enseignement de Bouddha, car le Bouddhisme n'est pas seulement destiné aux moines vivant dans les monastères; il s'adresse aussi aux hommes et femmes ordinaires vivant au sein de leurs familles. L'Octuple Sentier, la morale de vie bouddhiste, s'adresse à tous, sans distinction aucune.

Le Bouddha n'a jamais exigé des hommes qu'ils se fassent tous moines ou qu'ils vivent retirés du monde. La valeur d'un Enseignement spirituel réside dans le fait qu'il concerne et est à la portée de toute l'humanité. Le Bouddhisme répond intégralement à une telle exigence, c'est là sa Force et sa Noblesse. On peut vivre l'Esprit du Bouddhisme, le suivre et le mettre en pratique tout en menant la vie d'un laïc. La noble pratique du Bouddhisme laïc en est la preuve parfaite.

Il est généralement admis d'envisager cette noble pratique en la divisant en trois notions clefs pour les laïques : Dana (don) - Sila (précepte) - Bhavana (concentration) ;
pour les religieux : Sila (éthique) - Samadhi (méditation) et Panna (Sagesse).

 

Sagesse et Compassion

Non seulement on ne pratique pas le Bouddhisme, on doit le vivre. Chaque jour est une possibilité pour chaque personne de prouver qu'il suit fidèlement la voie tracée par le Bouddha.

Il est à noter la différence qui existe entre l'intelligence et la sagesse. La sagesse au sens bouddhique englobe les pensées de détachement non égoïste, d'amour et de non-violence. Au contraire, l'égoïsme, la malveillance, la haine, la cruauté, sont le résultat de l'ignorance, dans toutes les dimensions de la vie individuelle, sociale ou politique. La sagesse peut seulement se réaliser par la pratique du Vipassana (vision intérieure). Car, sensation, perception, formations mentales ou conscience doivent être considérées comme Impermanence (Anicca), sujettes à la Souffrance (Dukkha), vides et dépourvues d'un Ego (Anatta). Le détachement, l'extinction du désir, est la voie qui mène à la sagesse, au Nibbana.

Il faut savoir que dans la pratique bouddhique, la sagesse et la compassion ne peuvent pas être dissociées. Elles ne font qu'un. Si on développe uniquement la sagesse, l'individu deviendra un pur intellectuel, sans amour pour les autres, négligeant ainsi la noble qualité de cœur. En revanche, si on ne cultive que la compassion, négligeant la noble qualité d'intellect, la personne pourrait devenir un sot fou d'amour. Donc, il faut développer les deux vertus au même niveau pour que l'homme soit parfait.

Dans le développement de la compassion, il y a les Quatre Vertus Sublimes (Brahmavihara) à savoir : l'amour bienveillant, la compassion, la joie sympathique, l'équanimité.

L'amour bienveillant

C'est un sentiment d'amour pour autrui. Il faut s'attacher à développer progressivement notre amour dans notre entourage.  De proche en proche, on essaie d'élargir le cercle des personnes parmi lesquelles ce sentiment domine.

La compassion

Etre compatissant vis-à-vis des êtres humains qui souffrent.  Essayer de les comprendre et ne pas les écraser en profitant de leur faiblesse. Il faut au contraire les aider sans attendre de contrepartie.

La joie sympathique

Elle doit être un sentiment de joie pour autrui lorsque ce dernier obtient un mérite.  Elle doit permettre de refuser la jalousie et la malveillance.  Il faut se réjouir  du Bonheur des autres.

L'équanimité

Cette dernière attitude est un frein aux excès de la précédente. Aider, c'est bien mais il faut connaître nos limites d'homme. Il faut rester humble et ne pas prétendre pouvoir tout régler. Il faut être capable de voir son impossibilité à aider autrui et de l'importance du karma de chacun.

Initiation à la méditation

 

Il y a 40 sortes de méditations enseignées par le Bienheureux. Pour simplifier, nous ne prenons ici que quatre pratiques quotidiennes de méditation, selon le conseil de notre Guide spirituel, Sa Sainteté le Sangharajah Bour Kry du Cambodge, à savoir :

Buddha kammathana (Concentration sur le Bouddha)

Le méditant doit se concentrer sur le Bouddha - l'Arahant, le parfaitement Eveillé, l'Omniscient, Connaisseur du monde, Guide des devas (êtres célestes) et humains, le Très Saint, le Bienheureux - ses grandes Vertus et ses Compassions envers tous les êtres.

Il existe deux sortes d'hommages que le disciple doit témoigner au Maître : Amisa puja (l'hommage par les offrandes) et Patipati Puja (l'hommage par la pratique juste du Dhamma). Ce dernier est une manière correcte de glorifier Celui qui a découvert la Vérité Sublime.

Metta kammathana (Concentration sur l'amour bienveillant)

" Que tous les êtres soient heureux. Qu'ils soient en joie et en paix ...
Ainsi qu'une mère au péril de sa vie surveille et protège son unique enfant, ainsi avec un esprit sans limite doit-on chérir toute chose vivante, aimer le monde en son entier, au-dessus, au-dessous et tout autour, sans limitation, avec une bonté bienveillante et infinie..." (Dhammapada)


Notre société a besoin de cet amour. Sans celui-ci, l'être humain se rétrograde en bête humaine. Toutefois, les bêtes ne tuent que par nécessité, pour apaiser leur faim ou pour se protéger, mais l'être haineux et malveillant tue sans raison valable. Il provoque la guerre, la famine et ne laissant derrière lui que la désolation ; ceci uniquement pour satisfaire son égo et ses insatiables appétits.

Asubha kammathana (Concentration sur les impuretés)

Le méditant doit méditer sur sa propre personne. Il doit réaliser que son corps physique est rempli d'impuretés. Les cinq sphères extérieures telles que les yeux, le nez, les oreilles, la bouche et le corps exigent constamment de nous toute notre attention. Ceci montre que notre corps ressemble à une boîte stockant des choses impropres et répugnantes, même pour nous-mêmes. Ainsi, nous ne devrions pas nous réjouir de ce corps assujetti à la dissolution.

Marana kammathana (Concentration sur la mort)

Le méditant doit se dire que chaque être se dirige inexorablement vers la mort. Personne au monde ne peut échapper à cette réalité. Lorsqu'on regarde un bébé qui naît et grandit, nous nous disons que c'est une croissance, un moment de bonheur, pleine de joie de vivre. Cependant, le Bienheureux dit que chaque instant de la vie nous mène à la décrépitude et finalement la mort nous attend au détour du chemin. Un homme, bien qu'il soit pourvu de la richesse, des honneurs, de la vigueur de jeunesse, pourra-t-il manquer à son rendez-vous avec la mort ? Doit-on pour cela s'enorgueillir de cette vie si éphémère ? La vie est incertaine, cependant, la mort est certaine et inexorable.